La réforme des retraites fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois. Pour beaucoup de Français, c’est la réforme qui inquiète et qui sème le doute. Levons le voile pour tenter de comprendre les fondamentaux et ce qui va changer pour les Français.
Pourquoi une réforme du système des retraites français ?
Pour le gouvernement d’Emmanuel Macron, il y a urgence. Selon le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), le système des retraites serait déficitaire sur les 25 prochaines années. En cause, le vieillissement de la population française. D’après l’exécutif, comme l’espérance de vie augmente, les salariés peuvent travailler quelques années de plus.
Il a été constaté que le nombre de retraités augmente plus vite que le nombre d’actifs, et ce n’est pas près de s’arrêter. Une grosse accélération est prévue autour de 2040 avec l’arrivée à la retraite des générations baby-boom. Le problème, c’est que ce sont les actifs qui cotisent pour payer les retraites. Le but de ce projet de réforme du système de retraite français est de rééquilibrer le système des retraites qui nécessite un financement plus important.
Quelles sont les principales mesures ?
Le projet de réforme des retraites dresse ces principales mesures :
- Le recul de l’âge légal pour partir à la retraite passerait de 62 ans à 64 ans.
- Il faudrait avoir cotisé pendant 43 ans, soit 172 trimestres.
- Une pension de retraite minimum serait instaurée, d’un montant équivalent à 85 % du Smic, soit 1200 euros bruts.
- Pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt et qui ont des carrières longues, il serait possible d’envisager un départ anticipé à la retraite.
- La pénibilité du travail serait mieux prise en compte grâce à l’élargissement du C2P. Ce compte professionnel de prévention permettrait aux salariés affectés à des facteurs de risques professionnels d’accumuler des droits, comme celui de partir à la retraite plus tôt.
- 5 régimes spéciaux devraient être supprimés sur les 42 recensés en France, comme celui de la RATP ou des industries électriques et gazières (IEG). Leurs avantages seraient progressivement amenés à disparaître totalement pour les salariés recrutés à partir du 1er/09/2023. Nous avions déjà évoqué ce cas notamment pour la réforme du statut des cheminots.
- Un index des séniors serait créé favorisant l’évaluation d’emploi des séniors dans les entreprises de plus de 300 salariés, avec sanctions à la clé en cas de non-respect.
- L’âge du taux plein automatique resterait à 67 ans.
Toutes ces mesures n’ont pas encore été votées. En effet, à l’heure actuelle, le projet a été débattu à l’Assemblée nationale, sans que les députés n’arrivent à étudier l’intégralité du texte aux vues des objections et amendements déposés par les élus politiquement opposés à cette réforme. Le Sénat est actuellement en phase d’étude du projet. Il est fortement recommandé aux Français de préparer leur retraite dès aujourd’hui, en anticipant un potentiel report de l’âge de départ à la retraite. Pour cela, n’hésitez pas à vous rendre sur le site alloseniors.fr pour y retrouver un grand nombre de conseils sur l’anticipation de la retraite.
Quels sont les Français les plus touchés par le projet de réforme ?
Si elle est votée, la nouvelle réforme s’appliquera :
- aux personnes affiliées au régime général,
- aux fonctionnaires,
- aux indépendants,
- aux nouveaux entrants des régimes spéciaux.
Concrètement, la réforme concerne tous les actifs nés à partir du 01/07/1961. La génération 1968 sera la plus visée. Ce sera la première à devoir attendre 64 ans pour obtenir une retraite à taux plein. Globalement, ce sont les femmes les plus impactées par l’allongement de la durée de travail. En moyenne, les femmes de la génération 1980 partiront à la retraite huit mois plus tard, contre quatre mois pour les hommes. Les catégories socio-professionnelles les plus touchées sont les classes moyennes qui peinent à atteindre une retraite à taux plein, en raison de la précarité de l’emploi dans certains secteurs.